Territoire alimentaire zéro phyto

Territoire alimentaire zéro phyto

Proposer une amélioration/correction

kate-trysh-s8u1Gv2uF3o-unsplash

Description

Cette fiche traite de l’agro-écologie sur les terrains agricoles et non sur les communes: les communes n’ayant plus le droit d’employer des produits phytosanitaires de synthèse depuis la loi Labbé et l’arrêté du 15 janvier 2021 sur les espaces verts, terrains des particuliers, cimetières, hôtels, campings.

Le territoire agricole “zéro phyto” consiste à adopter les méthodes les plus agro-écologiques possibles sur les champs afin de viser le plus haut niveau de protection environnementale et de santé publique.

On considérera ainsi le terme “agro-écologie” dans son sens le plus large : approche systémique de l’agriculture polyculture/élevage, agroforesterie, formation en agronomie des particuliers et des professionnels, agriculture urbaine, paysages comestibles, réduction de l’usage des intrants, même de synthèse, au strict nécessaire et viser l’objectif zéro intrants de synthèse le plus rapidement possible

Le territoire alimentaire zéro-phyto permet de : 

  • protéger les sols
  • protéger les ressources en eau
  • protéger la biodiversité
  • protéger la santé des professionnels de l’agriculture ainsi que celle des habitants
  • réduire les coûts de traitement des eaux polluées aux phytosanitaires

Enjeux relatifs à la mise en place

  • Expertise/ nombre d’acteurs/ complexité
  • Durée
  • Coût :
  • Equipement :

Contributions à la résilience

  • Protection de la biodiversité : résilience alimentaire
  • Indépendance vis-à-vis des producteurs de phytosanitaires
  • Protection de l’air
  • Protection de l’eau
  • Protection des sols

Points d’attention

  • Une transition brutale, non préparée, peut créer un risque de rupture alimentaire (cf Sri Lanka). Le rythme de la transition doit être suffisamment adapté pour ne pas créer de chute brutale des rendements mais pas trop lent afin de rapidement retrouver la fertilité des sols et la bonne santé de la biodiversité

Exemples inspirants

Exemple 1: Association Biovallée

Description :

L’association Biovallée s’est fixé un objectif de 80 % d’agriculture biologique à l’horizon 2030. Elle regroupe trois communautés d’agglomération de la vallée de la Drôme. Sa mission est de repérer, concevoir, démultiplier et promouvoir des pratiques de développement durable.

Les actions portent sur différents axes de travail avec les objectifs suivants à l’horizon 2030

  • maîtrise de la quantité et de la qualité de l’eau,
  • protection de la biodiversité,
  • réduction de moitié des intrants chimiques,
  • 80 % des exploitations en agroécologie,
  • 80 % de bio et local en restauration collective,
  • + 20 % des emplois sur l’agriculture (notamment la filière des plantes à parfum, aromatiques et médicinales – PPAM),

Exemple 2 : Cuba, l’agroécologie à large échelle

Description :

Suite au blocus commercial, Cuba a suivi une politique de formation d’agronomes, de développement d’amendements et d’engrais organiques, de développement des fermes urbaines afin de produire autant que possible de manière locale. Parallèlement, la fin des pesticides de synthèse a favorisé le retour en grâce des insectes pollinisateurs; les ruches sont en pleine forme.

La réorganisation du système alimentaire a pour objectif de rendre plus étroits les liens entre campagnes et villes afin de renforcer les dynamiques territoriales. Des co-bénéfices viennent se greffer à cette dynamique: une rémunération décente du travail des producteurs agricoles, et des dynamiques d'organisations collectives pour relever les défis économiques et techniques de l'agroécologie. Différentes politiques publiques ont accompagné le développement de l'agroécologie : la protection des ressources naturelles, l'accès aux facteurs de production, le développement de l'agriculture urbaine, la politique d'innovation agricole.

La transition entamée par le gouvernement est une transition forcée car produire de la nourriture relève désormais de la sécurité nationale. Dans les années 1990, l’accent est surtout mis sur la production locale, à partir de ressources locales, pour la consommation locale. L’État lance une politique de distribution de terrains qui seront utilisés par des personnes souhaitant cultiver et développer une agriculture vivrière et biologique de proximité. Ces fermes fonctionnent : 

  • sans pétrole destiné au fonctionnement des tracteurs puisqu’on y a recourt à la traction animale
  • sans engrais chimiques ni pesticides de synthèse. On utilise le compost, la lutte biologique (ex: techniques de “push-pull”), des insecticides naturels.

En 1994, on développe progressivement des coopératives sur les fondations des fermes d’État productivistes, qui fournissent en nourriture les jardins d’enfants, les écoles, les hôpitaux. Le reliquat de la production est écoulé librement sur les marchés locaux. Agronomes, universitaires, chercheurs, sont mis à contribution pour diffuser à travers le pays les techniques de l’agroécologie. Un réseau de boutiques vend semences et outils de jardinage à bas prix, prodiguant également aux clients des conseils d’experts. Et dans toutes les villes du pays, on enseigne l’agriculture biologique par la pratique, sur le terrain. Il s’agit de « produire en apprenant, d’enseigner en produisant et d’apprendre en enseignant » ce qui est bien plus qu’un simple transfert de connaissances technologiques

En 2015, Cuba produisait déjà 70% de sa consommation de fruits et légumes, ce qui ne lui garantissait pas encore une totale autonomie alimentaire, dans la mesure où elle dépendait encore des importations de riz et de viande, notamment. A titre de comparaison, en 2021 la France importait 70% de ses fruits et 30% de ses légumes. Mais, selon les critères de l’ONU (2015), « le pays a un indice de développement humain élevé et une faible empreinte écologique sur la planète ». Le niveau de résilience alimentaire est ainsi bien plus élevé à Cuba qu’en France, plus à même de faire face à d’éventuelles pénuries d’énergie ou d’engrais issus de synthèse et donc dépendant de la consommation de gaz fossile. Par ailleurs, la France dispose seulement de quelques jours de réserves dans ses supermarchés (d’après le Ceser – Conseil économique, social et environnemental Ile-de-France -, la région dispose de quatre jours de réserves alimentaires).

Exemple 3 : .

 Description :

C’est le plus gros projet de transition agro-écologique au monde.

En 2015, l’état indien de l’Andhra Pradesh a lancé le programme « agriculture naturelle à zéro budget »

L’objectif était de convertir 6 millions de paysans sur 6 millions d’hectares afin de nourrir 50 millions de consommateurs

Bilan fait en 2023 :

 +11% de rendement en moyenne (riz, maïs, millet, pois)

+49% de bénéfice net pour les paysans

 -44% de coûts opérationnels en supprimant l’achat d’intrants (surtout engrais et pesticides)

 X2 dans la diversité des cultures

 -33% de perte de jours travaillés à cause de maladies

 

Ressources

  • ...

Bibliographie

Territoire alimentaire zéro phyto

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Description

Cette fiche traite de l’agro-écologie sur les terrains agricoles et non sur les communes: les communes n’ayant plus le droit d’employer des produits phytosanitaires de synthèse depuis la loi Labbé et l’arrêté du 15 janvier 2021 sur les espaces verts, terrains des particuliers, cimetières, hôtels, campings.

Le territoire agricole “zéro phyto” consiste à adopter les méthodes les plus agro-écologiques possibles sur les champs afin de viser le plus haut niveau de protection environnementale et de santé publique.

On considérera ainsi le terme “agro-écologie” dans son sens le plus large : approche systémique de l’agriculture polyculture/élevage, agroforesterie, formation en agronomie des particuliers et des professionnels, agriculture urbaine, paysages comestibles, réduction de l’usage des intrants, même de synthèse, au strict nécessaire et viser l’objectif zéro intrants de synthèse le plus rapidement possible

Le territoire alimentaire zéro-phyto permet de : 

  • protéger les sols
  • protéger les ressources en eau
  • protéger la biodiversité
  • protéger la santé des professionnels de l’agriculture ainsi que celle des habitants
  • réduire les coûts de traitement des eaux polluées aux phytosanitaires

Enjeux relatifs à la mise en place

  • Expertise/ nombre d’acteurs/ complexité
  • Durée
  • Coût :
  • Equipement :

Contributions à la résilience

  • Protection de la biodiversité : résilience alimentaire
  • Indépendance vis-à-vis des producteurs de phytosanitaires
  • Protection de l’air
  • Protection de l’eau
  • Protection des sols

Points d’attention

  • Une transition brutale, non préparée, peut créer un risque de rupture alimentaire (cf Sri Lanka). Le rythme de la transition doit être suffisamment adapté pour ne pas créer de chute brutale des rendements mais pas trop lent afin de rapidement retrouver la fertilité des sols et la bonne santé de la biodiversité

Exemples inspirants

Exemple 1: Association Biovallée

Description :

L’association Biovallée s’est fixé un objectif de 80 % d’agriculture biologique à l’horizon 2030. Elle regroupe trois communautés d’agglomération de la vallée de la Drôme. Sa mission est de repérer, concevoir, démultiplier et promouvoir des pratiques de développement durable.

Les actions portent sur différents axes de travail avec les objectifs suivants à l’horizon 2030

  • maîtrise de la quantité et de la qualité de l’eau,
  • protection de la biodiversité,
  • réduction de moitié des intrants chimiques,
  • 80 % des exploitations en agroécologie,
  • 80 % de bio et local en restauration collective,
  • + 20 % des emplois sur l’agriculture (notamment la filière des plantes à parfum, aromatiques et médicinales – PPAM),

Exemple 2 : Cuba, l’agroécologie à large échelle

Description :

Suite au blocus commercial, Cuba a suivi une politique de formation d’agronomes, de développement d’amendements et d’engrais organiques, de développement des fermes urbaines afin de produire autant que possible de manière locale. Parallèlement, la fin des pesticides de synthèse a favorisé le retour en grâce des insectes pollinisateurs; les ruches sont en pleine forme.

La réorganisation du système alimentaire a pour objectif de rendre plus étroits les liens entre campagnes et villes afin de renforcer les dynamiques territoriales. Des co-bénéfices viennent se greffer à cette dynamique: une rémunération décente du travail des producteurs agricoles, et des dynamiques d'organisations collectives pour relever les défis économiques et techniques de l'agroécologie. Différentes politiques publiques ont accompagné le développement de l'agroécologie : la protection des ressources naturelles, l'accès aux facteurs de production, le développement de l'agriculture urbaine, la politique d'innovation agricole.

La transition entamée par le gouvernement est une transition forcée car produire de la nourriture relève désormais de la sécurité nationale. Dans les années 1990, l’accent est surtout mis sur la production locale, à partir de ressources locales, pour la consommation locale. L’État lance une politique de distribution de terrains qui seront utilisés par des personnes souhaitant cultiver et développer une agriculture vivrière et biologique de proximité. Ces fermes fonctionnent : 

  • sans pétrole destiné au fonctionnement des tracteurs puisqu’on y a recourt à la traction animale
  • sans engrais chimiques ni pesticides de synthèse. On utilise le compost, la lutte biologique (ex: techniques de “push-pull”), des insecticides naturels.

En 1994, on développe progressivement des coopératives sur les fondations des fermes d’État productivistes, qui fournissent en nourriture les jardins d’enfants, les écoles, les hôpitaux. Le reliquat de la production est écoulé librement sur les marchés locaux. Agronomes, universitaires, chercheurs, sont mis à contribution pour diffuser à travers le pays les techniques de l’agroécologie. Un réseau de boutiques vend semences et outils de jardinage à bas prix, prodiguant également aux clients des conseils d’experts. Et dans toutes les villes du pays, on enseigne l’agriculture biologique par la pratique, sur le terrain. Il s’agit de « produire en apprenant, d’enseigner en produisant et d’apprendre en enseignant » ce qui est bien plus qu’un simple transfert de connaissances technologiques

En 2015, Cuba produisait déjà 70% de sa consommation de fruits et légumes, ce qui ne lui garantissait pas encore une totale autonomie alimentaire, dans la mesure où elle dépendait encore des importations de riz et de viande, notamment. A titre de comparaison, en 2021 la France importait 70% de ses fruits et 30% de ses légumes. Mais, selon les critères de l’ONU (2015), « le pays a un indice de développement humain élevé et une faible empreinte écologique sur la planète ». Le niveau de résilience alimentaire est ainsi bien plus élevé à Cuba qu’en France, plus à même de faire face à d’éventuelles pénuries d’énergie ou d’engrais issus de synthèse et donc dépendant de la consommation de gaz fossile. Par ailleurs, la France dispose seulement de quelques jours de réserves dans ses supermarchés (d’après le Ceser – Conseil économique, social et environnemental Ile-de-France -, la région dispose de quatre jours de réserves alimentaires).

Exemple 3 : .

 Description :

C’est le plus gros projet de transition agro-écologique au monde.

En 2015, l’état indien de l’Andhra Pradesh a lancé le programme « agriculture naturelle à zéro budget »

L’objectif était de convertir 6 millions de paysans sur 6 millions d’hectares afin de nourrir 50 millions de consommateurs

Bilan fait en 2023 :

 +11% de rendement en moyenne (riz, maïs, millet, pois)

+49% de bénéfice net pour les paysans

 -44% de coûts opérationnels en supprimant l’achat d’intrants (surtout engrais et pesticides)

 X2 dans la diversité des cultures

 -33% de perte de jours travaillés à cause de maladies

 

Ressources

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Bibliographie

Fiches actions rédigées et répertoriées par : Jérôme François, Loïc Marcé.

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