Description
Ces espaces de pleine terre sont occupés par des végétaux. Les bandes de végétation plantées, peuvent récupérer les eaux de ruissellement des voiries et des trottoirs. Elles servent également à rafraîchir la ville grâce à l’évapotranspiration des plantes et à restaurer la biodiversité. Ce dispositif, fondé sur la nature, fait partie intégrante du concept de “ville-éponge”.
Les noues urbaines permettent de réguler les excédents d’eau et ainsi de désengorger les réseaux d’assainissement en conservant les eaux pluviales sur la parcelle en les infiltrant ou en les retenant. Il s’agit de “noue urbaine” lorsque ces espaces sont décaissés et vers lesquels sont orientés les flux d’eau de pluie de la voirie. Ces espaces sont souvent situés en bordure du trottoir ou de la chaussée. Si le contexte le permet, le surplus d’eau pluviale s’infiltre directement dans le sous-sol. Ce dispositif peut être rendu étanche et un surplus d’eau est évacué directement vers le réseau d’assainissement.
- Emplacement des bandes végétalisées
On utilise les aménagements déjà existants, en y multipliant ces bandes à des endroits stratégiques, de façon à ne pas recourir à des travaux d’envergure dans le but d’y acheminer l’eau de pluie. Les noues peuvent être alimentées directement en eau de pluie en utilisant les pentes naturelles de la voirie, ou via le caniveau.
On conseille de de multiplier les points d’arrivée (ou d’engouffrement) d’eau, dans le but d’éviter l’accumulation de déchets et pollutions au même endroit. Idéalement, il faut un engouffrement linéaire sur toute la longueur afin de ne pas surexposer une zone en pollutions diverses.
Il est préférable d’équiper d’abord les endroits où la végétation subit moins de pressions ainsi que les zones les moins fréquentées par les piéton(ne)s et les véhicules.
2. Adapter les différentes couches à la qualité du sol
Le substrat de ces aménagements est composé généralement de terre végétale et de sable dont l’épaisseur peut varier de 30 à 60 cm.
Un sol peu perméable peut accueillir un horizon artificiel qui sera implanté sous le substrat, constitué par exemple de gravier, dans le but de drainer le fond du dispositif ainsi que de stocker le surplus d’eau pluviale avant infiltration.
Si le contexte géotechnique empêche l’infiltration ou si l'infiltration mettait en danger les constructions situées à proximité, le dispositif doit être rendu étanche par une membrane étanche qui sépare le substrat et le sous-sol. Il faut alors prévoir l’évacuation du trop plein d’eau pluviale afin d’éviter l’asphyxie des racines par ennoiement.
Cas particulier : les réseaux souterrains. Dans ce cas, il faut laisser entre eux et les racines un espace minimum (2 m à Paris). En cas de besoin, on peut installer une barrière anti-racinaire.
3. Choix des essences de plantes
Généralement les essences sont sélectionnées en fonction de leur résistance aux pollutions chroniques et aux variations hydriques. On évite les plantes aquatiques car les noues ne sont pas des zones humides : une noue infiltrante n’est en eau que 0,5% du temps. C’est une erreur classique à éviter chez les maîtres d’ouvrages. La densité végétale est déterminée par la quantité d’eau pluviale reçue.
La végétation doit être plus dense lorsque la surface raccordée est importante (la surface sujette aux eaux pluviales) car plus la surface de recueillement des eaux pluviales est importante, plus la bande végétalisée sera soumise à contribution.
La végétation sélectionnée ne doit pas être uniforme :
- Aux extrémités et aux points d’engouffrement des eaux, particulièrement exposés aux pollutions diverses et chroniques, il faut densifier la végétation ;
- point bas : les plantes doivent être adaptées à un sol potentiellement détrempé ;
- point haut: les plantes doivent pouvoir résister au stress hydrique (sécheresse).
Enfin, d’autres facteurs entrent en ligne de compte : esthétisme, vitesse d’infiltration du substrat sélectionné, climat, températures et fréquence des précipitations
En espace étanche, le choix des végétaux utilisables est restreint : on plante des essences qui évapotranspirent davantage afin de réduire le trop plein d’eau.
4. Protéger les espaces des pollutions et du piétinement
Le piétinement provoque un tassement du sol et des plantes qui menacent la survie de ces dernières. La surfréquentation par les chiens peut faire décimer la végétation (excès de déjections, dégâts physiques). Des protections sont nécessaires (hauteur de 30 cm) pour des questions de pérennité et de sécurité, à moduler en fonction du flux de piéton(ne)s et de places de stationnement le long des espaces végétalisés.
Afin de limiter l’accumulation de déchets au sein des noues, des lames ajourées peuvent être installées. Elles laissent passer les eaux pluviales sans laisser passer les gros déchets. L’infiltration directe des eaux pluviales de chaussées très circulées est elle déconseillée pour ne pas nuire aux végétaux à cause des fortes pollutions (particules fines issues des résidus de pneus et de pédales de freins).
Les noues organisées en bande végétalisées procurent plusieurs avantages :
- Co-bénéfices environnementaux :
- Purification de l’air par les végétaux
- Absorption du carbone
- Protection de la biodiversité
- Co-bénéfices autres :
- Embellissement du paysage urbain
- Matérialisation d’une frontière physique entre l’espace piéton et la chaussée
Enjeux relatifs à la mise en place
- Expertise/ nombre d’acteurs/ complexité : .
- Durée : .
- Coût :
- Coûts de construction
Coût de conception pour la partie dédiée à la gestion des eaux pluviales: 100 à 300 €HT/m² selon la complexité du système.
Coûts additionnels pour un système étanche :
Couche d’étanchéité (40 cm d’argile ou géomembrane PEHD 2 mm) : 7 à 15 €/m2 (fournisseur 2017)
Couche de drainage : 1 à 3 €/m2 (fournisseur 2017)
Ouvrage de régulation : 1 500 à 5 000 € (CUB 2013)
Lames ajourées : 115 € HT/mL (Ville de Paris, 2020)
- Coûts d’exploitation
A Paris, pour un jardin classique, le coût d’exploitation est de 8 €HT/m²/an, +100% si le ratio “surface raccordée/surface de construction” est élevé (R>10).
- Equipement :
Contributions à la résilience
- Aménagement peu coûteux et subventionnable
- Outil de gestion des eaux pluviales efficace: cycles de l’eau et gestion de l’eau
- Plusieurs services écosystémiques (biodiversité, captation co2)
- Traitement de la pollution chronique: purification de l’air
- Intérêt esthétique
Points d’attention
- Une noue n’est pas une zone humide: il ne faut sélectionner des essences de plantes adaptées à des milieux humides
Exemples inspirants
Exemple 1: Nanterre
- Lieu : Nanterre
- Source(s) : https://www.adaptaville.fr/creer-des-bandes-vegetalisees-ou-des-noues-urbaines
Description :
Une noue a été conçue le long d’une piste cyclable, sur les terrasses de la ville de Nanterre. elle fait un peu plus d’un kilomètre de long de façon discontinue. Cet aménagement vise à récolter les eaux de pluie ruisselant des trottoirs et des terrasses. Celles-ci sont végétalisées, mais ont une très faible capacité d’infiltration des eaux de pluie car elles se situent au-dessus de l’autoroute A14. Ces noues font 6 mètres de largeur et viennent contrebalancer ce manque en augmentant fortement la capacité de stockage et d’infiltration des eaux.
Elles ont été végétalisées avec 3 strates : herbacée, arbustive et arborée. Les végétaux sont essentiellement indigènes, adaptés à de fortes variations d’humidité du sol et n’ont pas besoin d’arrosage en dehors des 2 premières années de plantation. La noue est entretenue par la ville de Nanterre qui applique une gestion extensive en intervenant peu, seulement pour effectuer des tailles douces lorsque c’est nécessaire.
Ressources
- ...
Bibliographie
- Adaptaville:https://www.adaptaville.fr/creer-des-bandes-vegetalisees-ou-des-noues-urbaines
Description
Ces espaces de pleine terre sont occupés par des végétaux. Les bandes de végétation plantées, peuvent récupérer les eaux de ruissellement des voiries et des trottoirs. Elles servent également à rafraîchir la ville grâce à l’évapotranspiration des plantes et à restaurer la biodiversité. Ce dispositif, fondé sur la nature, fait partie intégrante du concept de “ville-éponge”.
Les noues urbaines permettent de réguler les excédents d’eau et ainsi de désengorger les réseaux d’assainissement en conservant les eaux pluviales sur la parcelle en les infiltrant ou en les retenant. Il s’agit de “noue urbaine” lorsque ces espaces sont décaissés et vers lesquels sont orientés les flux d’eau de pluie de la voirie. Ces espaces sont souvent situés en bordure du trottoir ou de la chaussée. Si le contexte le permet, le surplus d’eau pluviale s’infiltre directement dans le sous-sol. Ce dispositif peut être rendu étanche et un surplus d’eau est évacué directement vers le réseau d’assainissement.
- Emplacement des bandes végétalisées
On utilise les aménagements déjà existants, en y multipliant ces bandes à des endroits stratégiques, de façon à ne pas recourir à des travaux d’envergure dans le but d’y acheminer l’eau de pluie. Les noues peuvent être alimentées directement en eau de pluie en utilisant les pentes naturelles de la voirie, ou via le caniveau.
On conseille de de multiplier les points d’arrivée (ou d’engouffrement) d’eau, dans le but d’éviter l’accumulation de déchets et pollutions au même endroit. Idéalement, il faut un engouffrement linéaire sur toute la longueur afin de ne pas surexposer une zone en pollutions diverses.
Il est préférable d’équiper d’abord les endroits où la végétation subit moins de pressions ainsi que les zones les moins fréquentées par les piéton(ne)s et les véhicules.
2. Adapter les différentes couches à la qualité du sol
Le substrat de ces aménagements est composé généralement de terre végétale et de sable dont l’épaisseur peut varier de 30 à 60 cm.
Un sol peu perméable peut accueillir un horizon artificiel qui sera implanté sous le substrat, constitué par exemple de gravier, dans le but de drainer le fond du dispositif ainsi que de stocker le surplus d’eau pluviale avant infiltration.
Si le contexte géotechnique empêche l’infiltration ou si l'infiltration mettait en danger les constructions situées à proximité, le dispositif doit être rendu étanche par une membrane étanche qui sépare le substrat et le sous-sol. Il faut alors prévoir l’évacuation du trop plein d’eau pluviale afin d’éviter l’asphyxie des racines par ennoiement.
Cas particulier : les réseaux souterrains. Dans ce cas, il faut laisser entre eux et les racines un espace minimum (2 m à Paris). En cas de besoin, on peut installer une barrière anti-racinaire.
3. Choix des essences de plantes
Généralement les essences sont sélectionnées en fonction de leur résistance aux pollutions chroniques et aux variations hydriques. On évite les plantes aquatiques car les noues ne sont pas des zones humides : une noue infiltrante n’est en eau que 0,5% du temps. C’est une erreur classique à éviter chez les maîtres d’ouvrages. La densité végétale est déterminée par la quantité d’eau pluviale reçue.
La végétation doit être plus dense lorsque la surface raccordée est importante (la surface sujette aux eaux pluviales) car plus la surface de recueillement des eaux pluviales est importante, plus la bande végétalisée sera soumise à contribution.
La végétation sélectionnée ne doit pas être uniforme :
- Aux extrémités et aux points d’engouffrement des eaux, particulièrement exposés aux pollutions diverses et chroniques, il faut densifier la végétation ;
- point bas : les plantes doivent être adaptées à un sol potentiellement détrempé ;
- point haut: les plantes doivent pouvoir résister au stress hydrique (sécheresse).
Enfin, d’autres facteurs entrent en ligne de compte : esthétisme, vitesse d’infiltration du substrat sélectionné, climat, températures et fréquence des précipitations
En espace étanche, le choix des végétaux utilisables est restreint : on plante des essences qui évapotranspirent davantage afin de réduire le trop plein d’eau.
4. Protéger les espaces des pollutions et du piétinement
Le piétinement provoque un tassement du sol et des plantes qui menacent la survie de ces dernières. La surfréquentation par les chiens peut faire décimer la végétation (excès de déjections, dégâts physiques). Des protections sont nécessaires (hauteur de 30 cm) pour des questions de pérennité et de sécurité, à moduler en fonction du flux de piéton(ne)s et de places de stationnement le long des espaces végétalisés.
Afin de limiter l’accumulation de déchets au sein des noues, des lames ajourées peuvent être installées. Elles laissent passer les eaux pluviales sans laisser passer les gros déchets. L’infiltration directe des eaux pluviales de chaussées très circulées est elle déconseillée pour ne pas nuire aux végétaux à cause des fortes pollutions (particules fines issues des résidus de pneus et de pédales de freins).
Les noues organisées en bande végétalisées procurent plusieurs avantages :
- Co-bénéfices environnementaux :
- Purification de l’air par les végétaux
- Absorption du carbone
- Protection de la biodiversité
- Co-bénéfices autres :
- Embellissement du paysage urbain
- Matérialisation d’une frontière physique entre l’espace piéton et la chaussée
Enjeux relatifs à la mise en place
- Expertise/ nombre d’acteurs/ complexité : .
- Durée : .
- Coût :
- Coûts de construction
Coût de conception pour la partie dédiée à la gestion des eaux pluviales: 100 à 300 €HT/m² selon la complexité du système.
Coûts additionnels pour un système étanche :
Couche d’étanchéité (40 cm d’argile ou géomembrane PEHD 2 mm) : 7 à 15 €/m2 (fournisseur 2017)
Couche de drainage : 1 à 3 €/m2 (fournisseur 2017)
Ouvrage de régulation : 1 500 à 5 000 € (CUB 2013)
Lames ajourées : 115 € HT/mL (Ville de Paris, 2020)
- Coûts d’exploitation
A Paris, pour un jardin classique, le coût d’exploitation est de 8 €HT/m²/an, +100% si le ratio “surface raccordée/surface de construction” est élevé (R>10).
- Equipement :
Contributions à la résilience
- Aménagement peu coûteux et subventionnable
- Outil de gestion des eaux pluviales efficace: cycles de l’eau et gestion de l’eau
- Plusieurs services écosystémiques (biodiversité, captation co2)
- Traitement de la pollution chronique: purification de l’air
- Intérêt esthétique
Points d’attention
- Une noue n’est pas une zone humide: il ne faut sélectionner des essences de plantes adaptées à des milieux humides
Exemples inspirants
Exemple 1: Nanterre
- Lieu : Nanterre
- Source(s) : https://www.adaptaville.fr/creer-des-bandes-vegetalisees-ou-des-noues-urbaines
Description :
Une noue a été conçue le long d’une piste cyclable, sur les terrasses de la ville de Nanterre. elle fait un peu plus d’un kilomètre de long de façon discontinue. Cet aménagement vise à récolter les eaux de pluie ruisselant des trottoirs et des terrasses. Celles-ci sont végétalisées, mais ont une très faible capacité d’infiltration des eaux de pluie car elles se situent au-dessus de l’autoroute A14. Ces noues font 6 mètres de largeur et viennent contrebalancer ce manque en augmentant fortement la capacité de stockage et d’infiltration des eaux.
Elles ont été végétalisées avec 3 strates : herbacée, arbustive et arborée. Les végétaux sont essentiellement indigènes, adaptés à de fortes variations d’humidité du sol et n’ont pas besoin d’arrosage en dehors des 2 premières années de plantation. La noue est entretenue par la ville de Nanterre qui applique une gestion extensive en intervenant peu, seulement pour effectuer des tailles douces lorsque c’est nécessaire.
Ressources
- ...
Bibliographie
- Adaptaville:https://www.adaptaville.fr/creer-des-bandes-vegetalisees-ou-des-noues-urbaines
Fiches actions rédigées et répertoriées par : Jérôme François, Loïc Marcé.
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