Description
En milieu urbain mais aussi en périphérie urbaine, diverses activités agricoles (aquaculture, petits élevages, jardins productifs,...) ont existé depuis l’antiquité pour d’évidentes raisons liées à l’approvisionnement alimentaire. Les villes ont aménagé des espaces dédiés à l’agriculture à côté des espaces occupés par l’artisanat et l’habitat. Avec la croissance de la consommation énergétique et démographique, les champs ont disparu du centre des villes, mais des jardins et parcelles de plus petite taille occupent toujours une place significative dans les milieux urbains.
Un mètre carré de jardin peut, selon l’optimisation du sol (arbres fruitiers, lianes grimpantes, optimisation des zones d’ombre), fournir 20 kg de nourriture par an.
L’agriculture urbaine et périurbaine (AUP) représente une forme (ré)émergente de pratiques agricoles urbaines. On peut inclure diverses cultures:
- aquaponie
- hydroponie
- arbres hors forêts (forêts comestibles, vergers communaux)
Elle participe à résoudre de nombreux problèmes et apporte divers bienfaits:
- recyclage des matières organiques urbaines parfois considérées comme des déchets (urines, broyats issus d’élagage, “déchets” alimentaires),
- crée des emplois locaux pérennes à utilité maximale
- procure des aliments frais au plus près des bassins de consommation
- Crée des ceintures vertes et apporte ainsi biodiversité, fraîcheur, captation des eaux pluviales
- éducation à l’environnement (visites scolaires, visites de particuliers) sur le lien environnement-santé : particules fines (PM) présentes dans l'air, métaux persistants dans les sols (cuivre, zinc, plomb...), etc.
- intérêt esthétique paysager
- maintien de la biodiversité
Diverses formes peuvent émerger:
- réutilisation de parkings souterrains pour la production de champignons
- restauration de sols dégradés et transformation en vergers urbains
- réutilisation de sols pollués utilisés pour une culture hors-sol (hydroponie, bioponie, aquaponie) ou pour des cultures non comestibles (culture d’arbres destinés au bois de chauffage)
- En parcelles partagées, zones de maraîchage professionnelle (zone des « 15 sols » à Blagnac)
- jardins individuels et/ou collectifs
- fermes verticales (maraîchage, aquaponie)
- sur des terrasses ou toitures: production de légumes, fruits, œufs, animaux...
Le principe fait partie intégrante de la résilience urbaine face au changement climatique mais aussi à la grande descente énergétique et matérielle.
Dans les pays dits “pauvres”, l’AUP fait partie des axes de solutions (recommandées et proposées par la FAO et par l'ONU) afin de sécuriser l’approvisionnement alimentaire des villes. Cuba a été moteur sur cet aspect suite à l’embargo: l’agro-écologie et l’agriculture urbaine ont permis d’assurer un approvisionnement alimentaire sur de nombreuses denrées essentielles. En 2030, selon les projections, la quasi-totalité de la croissance de la population se fera dans les villes des pays émergents dont 60 % des habitants de ces pays seront des urbains. Selon la FAO, l'agriculture urbaine et périurbaine se pratique déjà par près de 700 millions de citadins.
Enjeux relatifs à la mise en place
- Expertise/ nombre d’acteurs/ complexité :
- Durée :
- Coût :
- Equipement :
Contributions à la résilience
- Résilience alimentaire
- Rééquilibrage des usages de l’eau entre les territoires
- Rebouclage partiel des cycles de l’azote grâce au compostage: rééquilibrage des besoins
- Baisse des consommations énergétiques
- Baisse des besoins en emballages (dont le plastique) grâce à la proximité entre les territoires de consommation et les territoires de production
Points d’attention
- Le coût du foncier et le manque de foncier disponible ;
- La pression de l'urbanisation, et de la périurbanisation ;
- La dégradation (dérangement, artificialisation, surfréquentation, pollution) que la ville peut occasionner aux milieux fragiles qu'elle jouxte ou entoure (sols, zones humides utilisées pour le maraîchage et hortillonnages, agrosylviculture, forêts de protection, forêts urbaines ;
- Les pollutions qui affectent souvent les sols urbains et périurbains encore disponibles pour l'agriculture urbaine ;
- L'accès à l'eau (souvent déjà rationnée dans les zones arides) et soleil (ombrage des bâtiments);
- Les risques sanitaires induits par l'usage de boues d'épuration ou urines et excréments mal compostés ou non sécurisés du point de vue sanitaire ;
- Certains risques liés aux élevages semi-industriels (ex. : grippe aviaire ou autres zoonoses, mauvaise gestion des déchets, etc.) ;
- L'impact de la délinquance (vol, branches de fruitiers cassées, etc.) est généralement plus important en zone urbaine, et pose des problèmes particuliers de responsabilités, gestion et surveillance ;
- Le contexte urbain ne favorise pas la mécanisation agricole, dont l'absence relative peut toutefois être compensée par un moindre besoin de stockage, de transport, etc. Ceci explique que le maraîchage est bien plus courant en contexte urbain que la céréaliculture ou le gros élevage.
Exemples inspirants
Exemple 1: Detroit, l’agriculture urbaine
- Lieu : Detroit (USA)
- Source(s) : https://lespaturagesdulittoral.fr/agriculture-urbaine-detroit/ ; https://www.cairn.info/revue-pour-2014-4-page-89.htm
Description :
L’agriculture urbaine est née à Detroit pendant les diverses crises économiques entre la fin du 19ème siècle et le 20è siècle. L’enjeu de Detroit était multiple: favoriser la sécurité alimentaire et réduire la dépendance à l’automobile en produisant au plus près des habitants. La ville a été un “desert food”, c’est-à-dire une faible présence en supermarché, peu de produits de qualité à disposition et une forte dépendance à l’automobile en l’absence de transports en commun
En 2010, on recense 1600 jardins et fermes communautaires (Gallagher, 2010). La production est de 165 to/an. A titre de comparaison, elle est de 300 000to/an à la Havane (Cuba). L’agriculture n’occupe que 0,4% des territoires vacants de la municipalité de Detroit. Toujours selon la même source, si on convertissait 75% des terrains vacants, Detroit pourrait produire 42% des fruits pendant un an et 76% des légumes pour 1 million de personnes sachant que la population de Detroit est inférieure à 1 million d’habitants.
Exemple 2 : Cuba - l’agriculture urbaine
- Lieu : Cuba
- Source(s) : https://www.cairn.info/revue-espaces-et-societes-2014-3-page-101.htm
Description :
Cette agriculture est présente de façon protéiforme capable de produire de nombreux produits alimentaires. Elle est pratiquée dans de nombreux espaces et produite par différents acteurs.
C’est suite au blocus américain mis en place en 1962 et renforcé en 1992 à l’éclatement du bloc de l’URSS qui a engendré une baisse drastique de l’approvisionnement en azote de synthèse que Cuba a décidé de prendre les choses en main. En 1998, on estime que 30% des sols disponibles
de la capitale étaient occupés par des jardins gérés par environ 30 000 habitants (Madeley, op. cit.). La population a été fortement incitée à cultiver les sols, les terrains disponibles ont été distribués à la population qui voulait bien s’en occuper.
Les piliers techniques utilisés sont l’amendement naturel des sols, l‘utilisation de la traction animale (afin de se passer des énergies fossiles et de pouvoir réutiliser les amendements naturels), la formation d’agronomes aux principes de l’agriculture biologique
Ressources
- ...
Bibliographie
- Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Agriculture_urbaine
- FAO : https://www.fao.org/climate-smart-agriculture/knowledge/practices/periurban/fr/
- https://www.culturesenville.fr/blog/detroit-renouveau-agriculture-urbaine/
- https://www.cairn.info/revue-pour-2014-4-page-89.htm
- Agriculture urbaine à Cuba : https://www.cairn.info/revue-espaces-et-societes-2014-3-page-101.htm
Description
En milieu urbain mais aussi en périphérie urbaine, diverses activités agricoles (aquaculture, petits élevages, jardins productifs,...) ont existé depuis l’antiquité pour d’évidentes raisons liées à l’approvisionnement alimentaire. Les villes ont aménagé des espaces dédiés à l’agriculture à côté des espaces occupés par l’artisanat et l’habitat. Avec la croissance de la consommation énergétique et démographique, les champs ont disparu du centre des villes, mais des jardins et parcelles de plus petite taille occupent toujours une place significative dans les milieux urbains.
Un mètre carré de jardin peut, selon l’optimisation du sol (arbres fruitiers, lianes grimpantes, optimisation des zones d’ombre), fournir 20 kg de nourriture par an.
L’agriculture urbaine et périurbaine (AUP) représente une forme (ré)émergente de pratiques agricoles urbaines. On peut inclure diverses cultures:
- aquaponie
- hydroponie
- arbres hors forêts (forêts comestibles, vergers communaux)
Elle participe à résoudre de nombreux problèmes et apporte divers bienfaits:
- recyclage des matières organiques urbaines parfois considérées comme des déchets (urines, broyats issus d’élagage, “déchets” alimentaires),
- crée des emplois locaux pérennes à utilité maximale
- procure des aliments frais au plus près des bassins de consommation
- Crée des ceintures vertes et apporte ainsi biodiversité, fraîcheur, captation des eaux pluviales
- éducation à l’environnement (visites scolaires, visites de particuliers) sur le lien environnement-santé : particules fines (PM) présentes dans l'air, métaux persistants dans les sols (cuivre, zinc, plomb...), etc.
- intérêt esthétique paysager
- maintien de la biodiversité
Diverses formes peuvent émerger:
- réutilisation de parkings souterrains pour la production de champignons
- restauration de sols dégradés et transformation en vergers urbains
- réutilisation de sols pollués utilisés pour une culture hors-sol (hydroponie, bioponie, aquaponie) ou pour des cultures non comestibles (culture d’arbres destinés au bois de chauffage)
- En parcelles partagées, zones de maraîchage professionnelle (zone des « 15 sols » à Blagnac)
- jardins individuels et/ou collectifs
- fermes verticales (maraîchage, aquaponie)
- sur des terrasses ou toitures: production de légumes, fruits, œufs, animaux...
Le principe fait partie intégrante de la résilience urbaine face au changement climatique mais aussi à la grande descente énergétique et matérielle.
Dans les pays dits “pauvres”, l’AUP fait partie des axes de solutions (recommandées et proposées par la FAO et par l'ONU) afin de sécuriser l’approvisionnement alimentaire des villes. Cuba a été moteur sur cet aspect suite à l’embargo: l’agro-écologie et l’agriculture urbaine ont permis d’assurer un approvisionnement alimentaire sur de nombreuses denrées essentielles. En 2030, selon les projections, la quasi-totalité de la croissance de la population se fera dans les villes des pays émergents dont 60 % des habitants de ces pays seront des urbains. Selon la FAO, l'agriculture urbaine et périurbaine se pratique déjà par près de 700 millions de citadins.
Enjeux relatifs à la mise en place
- Expertise/ nombre d’acteurs/ complexité :
- Durée :
- Coût :
- Equipement :
Contributions à la résilience
- Résilience alimentaire
- Rééquilibrage des usages de l’eau entre les territoires
- Rebouclage partiel des cycles de l’azote grâce au compostage: rééquilibrage des besoins
- Baisse des consommations énergétiques
- Baisse des besoins en emballages (dont le plastique) grâce à la proximité entre les territoires de consommation et les territoires de production
Points d’attention
- Le coût du foncier et le manque de foncier disponible ;
- La pression de l'urbanisation, et de la périurbanisation ;
- La dégradation (dérangement, artificialisation, surfréquentation, pollution) que la ville peut occasionner aux milieux fragiles qu'elle jouxte ou entoure (sols, zones humides utilisées pour le maraîchage et hortillonnages, agrosylviculture, forêts de protection, forêts urbaines ;
- Les pollutions qui affectent souvent les sols urbains et périurbains encore disponibles pour l'agriculture urbaine ;
- L'accès à l'eau (souvent déjà rationnée dans les zones arides) et soleil (ombrage des bâtiments);
- Les risques sanitaires induits par l'usage de boues d'épuration ou urines et excréments mal compostés ou non sécurisés du point de vue sanitaire ;
- Certains risques liés aux élevages semi-industriels (ex. : grippe aviaire ou autres zoonoses, mauvaise gestion des déchets, etc.) ;
- L'impact de la délinquance (vol, branches de fruitiers cassées, etc.) est généralement plus important en zone urbaine, et pose des problèmes particuliers de responsabilités, gestion et surveillance ;
- Le contexte urbain ne favorise pas la mécanisation agricole, dont l'absence relative peut toutefois être compensée par un moindre besoin de stockage, de transport, etc. Ceci explique que le maraîchage est bien plus courant en contexte urbain que la céréaliculture ou le gros élevage.
Exemples inspirants
Exemple 1: Detroit, l’agriculture urbaine
- Lieu : Detroit (USA)
- Source(s) : https://lespaturagesdulittoral.fr/agriculture-urbaine-detroit/ ; https://www.cairn.info/revue-pour-2014-4-page-89.htm
Description :
L’agriculture urbaine est née à Detroit pendant les diverses crises économiques entre la fin du 19ème siècle et le 20è siècle. L’enjeu de Detroit était multiple: favoriser la sécurité alimentaire et réduire la dépendance à l’automobile en produisant au plus près des habitants. La ville a été un “desert food”, c’est-à-dire une faible présence en supermarché, peu de produits de qualité à disposition et une forte dépendance à l’automobile en l’absence de transports en commun
En 2010, on recense 1600 jardins et fermes communautaires (Gallagher, 2010). La production est de 165 to/an. A titre de comparaison, elle est de 300 000to/an à la Havane (Cuba). L’agriculture n’occupe que 0,4% des territoires vacants de la municipalité de Detroit. Toujours selon la même source, si on convertissait 75% des terrains vacants, Detroit pourrait produire 42% des fruits pendant un an et 76% des légumes pour 1 million de personnes sachant que la population de Detroit est inférieure à 1 million d’habitants.
Exemple 2 : Cuba - l’agriculture urbaine
- Lieu : Cuba
- Source(s) : https://www.cairn.info/revue-espaces-et-societes-2014-3-page-101.htm
Description :
Cette agriculture est présente de façon protéiforme capable de produire de nombreux produits alimentaires. Elle est pratiquée dans de nombreux espaces et produite par différents acteurs.
C’est suite au blocus américain mis en place en 1962 et renforcé en 1992 à l’éclatement du bloc de l’URSS qui a engendré une baisse drastique de l’approvisionnement en azote de synthèse que Cuba a décidé de prendre les choses en main. En 1998, on estime que 30% des sols disponibles
de la capitale étaient occupés par des jardins gérés par environ 30 000 habitants (Madeley, op. cit.). La population a été fortement incitée à cultiver les sols, les terrains disponibles ont été distribués à la population qui voulait bien s’en occuper.
Les piliers techniques utilisés sont l’amendement naturel des sols, l‘utilisation de la traction animale (afin de se passer des énergies fossiles et de pouvoir réutiliser les amendements naturels), la formation d’agronomes aux principes de l’agriculture biologique
Ressources
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Bibliographie
- Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Agriculture_urbaine
- FAO : https://www.fao.org/climate-smart-agriculture/knowledge/practices/periurban/fr/
- https://www.culturesenville.fr/blog/detroit-renouveau-agriculture-urbaine/
- https://www.cairn.info/revue-pour-2014-4-page-89.htm
- Agriculture urbaine à Cuba : https://www.cairn.info/revue-espaces-et-societes-2014-3-page-101.htm
Fiches actions rédigées et répertoriées par : Jérôme François, Loïc Marcé.
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